• Le Chardonneret, Donna Tartt

    Plonger dans une histoire, s''identifier au protagoniste, aimer les personnages, se frotter à l'art, aux objets, au clair-obscur de la vie d'un adolescent, voilà ce qu'offre le magnifique roman de Donna Tartt, 1O ans après Le Petit Copain.

     

    Théodore Decker a 13 ans lorsque sa mère meurt dans un attentat à la bombe au Metropolitan Museum of Art. Sous les décombres du musée, alors qu'il cherche sa mère, il se retrouve nez à nez avec un vieil homme qui l'enjoint de conserver précieusement un chef d’œuvre hollandais du XVIIème siècle, Le Chardonneret, puis de se rendre dans le quartier du village, chez son ami et collègue, Hobie.

    Ainsi commence l'histoire de Théo. De New York à Las Vegas, il va grandir avec ce secret- la possession du chardonneret-  en compagnie de personnages bancales, défaillants, un brin dangereux: son père et sa copine, joueurs professionnels invétérés , brillants par leur absence, Boris, le camarade de classe polyglotte qui a vécu aux 4 coins du monde, grâce auquel il s'initie à l'alcool et aux drogues. Ou encore la richissime famille Barbour, du west side new-yorkais, et Hobie, l'antiquaire, de qui il apprendra l’ébénisterie et l'amour des beaux objets.

    Théo embrasse tout à la fois un New York de l'art et du luxe, le Vegas décadent et vide. La perte de sa mère et la possession coupable d'une œuvre inestimable. Il grandit en apprenant les drogues et l'amour des belles choses (pas du clinquant, non, ni du branché, mais des objets dont la beauté touche celui qui les regarde, qu'il soit ses contemporains, ou bien qu'il soit né 400 ans plus tard). Son ambiguïté est son identité même.

    "...Si un tableau se fraie vraiment un chemin jusqu'à ton cœur et change ta façon de voir, de penser et de ressentir, tu ne te dis pas "oh, j'adore cette œuvre parce qu'elle est universelle", "j'adore cette œuvre parce qu'elle parle à l'humanité." Ce n'est pas la raison qui fait aimer une œuvre d'art. C'est plutôt un chuchotement provenant d'une ruelle. Psst, toi. Hé gamin. Oui toi."

    Couronné par le prix Pulitzer, cet épais roman est une vraie histoire, ample, mystérieuse, fascinante, dont on ressort ébloui et avec ce sentiment d'avoir plongé dans nos lectures d'enfance préférées: celles qui nous font passer des nuits blanches.


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  • Commentaires

    1
    Mamouni
    Jeudi 26 Mars 2015 à 23:41

    Récit fragmente comme la vie du jeune garçon dont le tableau est le seul objet palpable dans l'émiettement de son existence.L'art comme substitut de la perte irrémédiable.Une longue quête dont le désordre reproduit les soubresauts du personnage,mais qui se répétant m'ont donne une impression de décousu qui m'a éloignée du personnage.

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