Paru à la rentrée, le dernier Cusset déçoit; après avoir aimé Un brillant avenir, et adoré Le problème avec Jane, l'écrivain se fend de 130 pages pour mettre en scène dans une autofiction à l'eau de rose une éducation catholique qu'elle cherche à prolonger comme un fil narratif, dans son adolescence et sa jeunesse.

Or, l'éducation catholique est un fil factice: certes, elle a fait du catéchisme dans son enfance, et a fait sa communion à 12 ans. Dès lors, ne reste de sa foi que cette éducation qu'elle confond avec la présence de Dieu dans sa vie. Pourquoi en effet, trouver un Dieu tantôt Sauveur, tantôt Souffrance, ou encore intimidant, Vérité et Parole, dans chacune de ses amitiés, de ses amours fantasmés, puis de ses amis et amants? Pourquoi l'incarner à toute force dans Ximenia son amie au collège et au lycée, ou dans sa professeur de français, ou encore dans son premier amour? Qu'il y a-t-il de catholique à raconter au galop sa jeunesse, ses premiers deuils, ses premiers fantasmes?

Il n'est jamais question de foi, ni de religion catholique, encore moins, à l'instar du Royaume de Carrère, de théologie. Elle aurait pu parler de la culpabilité à penser au sexe, au plaisir, au désir, inhérente aux catholiques. De la honte d'y songer. Au lieu de quoi on lit une litanie d'aventures amicales et amoureuses dont on ne saisit pas bien l'intérêt, si ce n'est pour parler d'elle.

Elle aurait dû chercher un autre titre à son livre. Son éducation catholique ne la sauvera pas des déceptions de ses lecteurs.